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Le site de Light Motiv, maison d’éditions photo et Pôle photographique du Nord, agence dont je fais partie en tant que photographe-auteur : http://www.lightmotiv.com
Les copains photographes de qualité :
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Le site de Synhtaxerror, artiste protéiforme, coutelier, partenaire et néanmoins ami sur de nombreux projets passés, présents et à venir : https://synhtaxerror.wixsite.com/synhtaxerror
Benjamin Barreau, graphiste, dessinateur de BD, voisin de bureau et de mur http://benjaminbarreau.com/
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La galerie Destin sensible, lieu dédié à la photographie à Mons en Baroeul avec laquelle je travaille régulièrement : http://www.destinsensible.fr/
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Marc Mounier-Kuhn // L’interface.
Photographe polymorphe indépendant
C’est au cours de ma maîtrise en Arts Plastiques consacrée à la muséographie de l’art africain à l’Université Lille III que j’ai séjourné 2 mois au Burkina Faso en 1998 et y réalisai mon premier documentaire photographique. A mon retour, je commençais à travailler comme photographe de plateau pour des salles de spectacles et festivals (Drama Makina/le Gymnase à Roubaix, RIF, Dour) et des compagnies de spectacle vivant (Farid O, Eolie Songe, Pesce Crudo/Etxea entre 1999 et 2004). En parallèle, j’ai entamé un travail de recherche autour du corps sculptural ainsi qu’un travail de documentaire « basse tension » consacré aux luttes ouvrières (filature Mossley en 2004, raffinerie Total en 2010) et aux conséquences des crises économiques ou sociétales (Buenos Aires en 2005, Port Saïd en 2012).
En 2002 j’ai fondé mon premier collectif d’artistes plasticiens, Guéria, suivi par LEM-Utopia de 2006 jusqu’en 2012. C’est avec ce dernier que j’ai créé les installations monumentales Rien à voir en 2007, Non lieu et Schizotopia en 2008, Cité perdue en 2010 au Palais Rameau, Les Bobeaulincourt vous accueillent à Béthune en 2011 et Ma cabane au Cagibi (il faut bien que quelqu’un fasse quelque chose) en 2012. J’ai dirigé l’aventure du LEM, lieu de création et de diffusion multidisciplinaire alternatif à Lille, de 2003 à 2008.
De 2004 à 2010, J’ai réalisé des films d’animation en pixilation/stop motion et obtenu en 2005 le 1er prix au Festival des Réseaux de la Création à Paris pour le film ¿Terrorismo poetico?
La question de l’accès à l’art et de la ré-appropriation du bien commun m’a poussé à partir de 2004 à intervenir dans l’espace public, et après avoir expérimenté différentes techniques photographiques, c’est par le biais du collage monumental que j’ai commencé à investir les murs (Don Quichote de la Mancha de 2006 à 2012, Regarder/voir à Lille Moulins en 2012, SBJUC à Belo Horizonte (Brésil) en 2015, Des vies et des oeuvres/le musée dans la ville à Compiègne en 2022 (…).J’ai travaillé avec le Groupe A-Coopérative culturelle de 2004 à 2016, participant à de nombreux projets artistiques, expositions et résidences (Le sourire de Méduse en 2010, Le silence de Tiresias en 2012, P.O.P de 2012 à 2014, Regards d’artistes sur l’Union en 2015-2016).
De 2005 à 2011, j’ai pris part activement aux travaux de la FRAAP, Fédération des réseaux et associations d’artistes plasticiens et participé à la création du Comité Régional Inter-associatif Nord-Pas-de-Calais.
Depuis 2011 j’organise notamment avec l’association Pygmalion des ateliers Photographie et Sémiologie de l’image en milieux scolaires, socio-éducatifs ou autres, selon des conceptions d’éducationnisme réalisateur. J’ai également mené le même genre de projets pédagogiques avec la galerie Destin sensible, l’association Le Printemps Culturel du Valenciennois, l’association Colère du présent à Arras, l’association Frontières Nouveaux Médias (atelier avec les enfants de la Ville de Saint Denis aboutissant à la réalisation d’un stop motion) ainsi que divers structures (centres sociaux, médiathèques, établissement scolaires et universitaires ou associations).
En parallèle des ateliers avec tous types de public, je suis formateur à l’Accademia Nazionale di Danza di Roma depuis 2018 dans le cadre du projet Lo sguardo che muove avec Natalia Gozzano.
Je suis également formateur en photo-journalisme à l’Académie de l’Ecole de Journalisme de Lille (ESJ) depuis mars 2019. J’ai reçu en mars 2023 le prix EMI Education aux Médias et à l’Information pour l’atelier « Y’a pas plus fixes que nous… » réalisé en partenariat avec l’abej SOLIDARITE, regroupant des étudiants de l’Académie de l’ESJ, des travailleurs sociaux, bénévoles et bénéficiaires de l’abej autour d’un travail collectif de photojournalisme autour de l’univers des personnes vivant dans la rue.
J’ai reçu la Bourse d’aide aux artistes plasticiens de la Région Nord-Pas-de-Calais en 2009, 2015 ainsi qu’en 2018. J’ai été lauréat du prix Wicar de la Ville de Lille en 2015, et j’ai pu ainsi mener une résidence tout l’automne 2016 à Rome pour un travail autour de la statuaire italienne intitulé Le vacarme et le silence. Ce travail a fait l’objet d’une exposition à Lille, Rome et Fresnes sur Escaut et continue à se développer (projet Lo sguardo che muove, résidence au Musée Antoine Vivenel de Compiègne pour le projet Des vies des oeuvres, le musée dans la ville en 2022).
Enfin, je suis membre depuis janvier 2018 de l’agence Light Motiv, pôle photographique du Nord de la France et maison d’édition photographique.
CV
Dossier artistique
Dossier de présentation des ateliers Photographie et sémiologie de l’image avec l’association Pygmalion
Je travaille depuis plus de vingt ans sans limiter mon champ d’action photographique. La diversité technique et sémiologique autorisée par ce médium, les questions inhérentes du point de vue, de la prise de position, du questionnement de ce qui est vu et montré, de ce que raconte l’image photographique et ce que l’on peut lui faire dire, m’ont fait envisager mon travail selon plusieurs axes. Ceux-ci se complètent, se recoupent parfois, tissent une trame entre des points qui pourraient sembler éloignés et sans lien, mais au final prennent une cohérence dans la façon d’envisager le sujet que je photographie.
Il s’agit d’adopter une position franche d’interface entre ce qui est photographié et celui qui voit la photographie. Un intermédiaire non neutre, potentiellement générateur de curiosité, d’imagination, de trouble. Et cette position consiste à engager avec le sujet photographié un rapport direct dépassant le simple rapport sujet/photographe pour aller à l’essentiel du lien qui relie un être humain à un autre. C’est ce lien qui permet la prise d’une photo, car celle-ci devient la trace visible de cette humanité impalpable. En fonction du thème d’un travail, qu’il soit longuement réfléchi à l’avance ou qu’il surgisse à l’improviste, je vais l’aborder selon l’angle qui semblera le plus adapté : reportage documentaire, portrait social ou fictionnel, recherche graphique formelle, création esthétique, mise en scène, narration sérielle… Ces différentes approches finissent par avoir des contours flous, le reportage pouvant devenir symbolique, le portrait imaginaire, la recherche graphique politique et documentaire. De même, les techniques photographiques disponibles sont utilisées en fonction de leur adéquation avec le thème, numérique, argentique, petit ou moyen format, polaroïd, etc…
Cette démarche esthétique protéiforme procède d’un rapport ouvert à l’environnement. Les rencontres, l’aventure du quotidien, les émotions et réflexions, les lieux vont venir influer sur le processus créatif, donnant sens et forme au travail, sa matière et sa direction. Ces partis pris m’ont amené à envisager également la question de la diffusion du travail sous différentes formes, que ce soit lors d’expositions de photos encadrées, de projections sur grand écran, d’éditions ou de collages monumentaux dans l’espace public. Cette dernière technique présente l’avantage d’amener la création sur le terrain commun de la cité : Depuis 2006, je travaille en parallèle la monumentalité et la mise en espace en transformant des images en surfaces murales par le collage de reproductions sur papier dans l’espace public. L’utilisation d’images noir et blanc introduit une rupture symbolique dans la représentation du réel. L’apparition de personnages ou de présences phantasmagoriques pouvant interpeller le spectateur, a pour objet d’introduire dans l’espace de la Cité, considéré comme un “non-lieu“, des éléments de perturbation poétiques, symboliques, politiques, mémoriels et esthétiques.
L’irruption de cette iconographie sur le terrain public, à la fois commun à tous et paradoxalement déshumanisé, permet à la fois de proposer à chacun de projeter son propre imaginaire et de se raconter ses propres histoires, mais aussi d’interroger le rapport à l’image que nous entretenons au quotidien, notamment dans l’espace de la Cité occupé par l’imagerie publicitaire d’une part et par des manifestations graphiques illégales (tags, graffitis etc.) fréquemment vécues comme des agressions visuelles. Ces perturbations visuelles de l’environnement ont pour objet de briser l’indifférence à l’espace public, de stimuler le regard et de proposer de nouveaux repères subjectifs dans la Cité. Les habitants voient ainsi leur univers modifié par l’apparition éphémère de nouveaux repères et points d’orgue apportant une dimension poétique et politique à leur environnement quotidien. Ce dispositif permet de mettre en jeu chacun en lui permettant de s’incarner, de se présenter sous une forme à la fois profondément intime et complètement extravertie et de se confronter à lui-même et au monde.
L’historienne de l’art Natalia Gozzano a publié un article (en italien) sur ma démarche intitulé Le corps dans l’espace esthétique et l’espace social dans la revue Unclosed ainsi que sur le site academia.
Ce site a bénéficié du soutien du Conseil Régional Hauts de France pour sa réalisation.
La route a été longue pour aller jusqu’à Rome.
Et quand j’y suis arrivé, je ne me doutais pas à quel point ces trois mois de résidence joueraient un rôle crucial dans ma vie.
De ces moments de convergence, où les éléments disparates et chaotiques qui constituent une vie, un regard, un cheminement, semblent trouver enfin leur cohérence, leur perspective. Une logique apparait alors et donne un sens. Les situations les plus improbables se présentent et suscitent une fluidité générale, joyeuse et généreuse. Chaque nouvel événement, chaque nouvelle expérience fait apparaitre au grand jour les raisons enfouies, inexprimables, qui avaient guidé sans se révéler cette intention première, vague et néanmoins précise : photographier des statues.
Pourquoi ? Lesquelles ? Comment ?
Etrangement, la question ne s’est réellement posée que lorsque les premières photos sont sorties. Que signifiaient ces photos, au regard de ce que j’avais pu ressentir face aux œuvres concrètes, à la matière ? Et disaient-elles quelque chose d’autre, quelque chose qui n’était pas présent mais que j’avais peut-être apporté avec moi, qui serait comme une certaine façon de retranscrire une certaine façon de percevoir.
Pourquoi vouloir PHOTOGRAPHIER des statues ? Elles sont faites pour être vues, touchées si l’on peut, pour que l’on tourne autour, saisisse le rapport des formes, la dynamique des volumes, sente à la fois que cette matière inerte est si étrangement palpitante et sensuellement proche de la vie que l’on a besoin de se rappeler qu’il s’agit bien d’un bloc de marbre ou de bronze. En leur présence, on pénètre leur sphère, dans laquelle semble avoir été cristallisé un instant d’un autre temps et d’un autre lieu. Comme une brèche à l’intérieur de laquelle ce monde ancien et imaginaire aurait subsisté. Que verrait-on par les yeux de ces statues ? Des musées, des places ? L’atelier dans lequel elles ont émergé du bloc de marbre ? Ou bien les rives du lac Pergus, les ruines de Troie et les armées pétrifiées de Phinée ?
Il est troublant d’assister à ces fractions du temps éternellement figées, d’une portée telle, d’un sens si profond, que le sculpteur les a précisément choisies et a sorti de la matière la vision qu’il en a eue. Pourquoi cet instant là, et pas celui d’avant ? Et d’ailleurs, la permanence de cet instant, des gestes arrêtés ne rend-elle pas impossible de se représenter l’instant d’avant ou celui d’après ? L’existence tellement réelle, physique de la scène s’impose comme se suffisant à elle même, parfaite, dans une intensité paroxystique qui n’a pas besoin d’assouvissement.
Le climax est permanent, l’issue une impossibilité.
Ce qui se passe avant ou après, c’est l’image manquante, ce qui n’est jamais arrivé.
Nous voila face à une cristallisation, un « ici et maintenant » immuable. Or, la photographie elle-même est une cristallisation de l’instant, comme une sorte de mise en abime ou de redondance. Figer un instant figé, est-ce un pléonasme ? Ou cela prend-il un sens dès lors qu’il y a morcellement, interprétation, adoption d’un point de vue subjectif qui modifie l’essence de ce qui est photographié ?
Face à ces statues qui sont comme un écho de ma propre vie, des émotions, de la violence, de la sensualité qui se mêlent intimement, je cherche à m’en emparer, choisissant ce que j’en montre et ce que j’en dissimule, afin d’en faire mes propres objets.
Mon regard photographique est une interface entre le sujet et celui qui regarde la photo du sujet. Je donne à croire que je montre, mais en réalité, j’interprète et donne à voir quelque chose de bien plus intime et impudique que des sculptures, aussi érotiques soient-elles.
Il y a parfois des conjonctions dans une vie qui font entrer en résonance l’intime et l’extime. Le processus de création se retrouve nourri de façon inattendue : une rencontre amoureuse, sensuelle, dansante, charnelle, vient donner au regard porté sur les corps sculptés une acuité différente, une profondeur silencieuse. L’étreinte des corps, la gestuelle dansante, l’érotisme intrinsèque des scènes, la sensualité des personnages m’enveloppent, deviennent en partie le sujet de mon travail, inextricablement lié à ma vie.
Face aux statues, aux contacts, aux enchevêtrements de corps, aux tensions et relâchements, à ces ambiguïtés entre la violence et la volupté, je photographie mes propres étreintes.
Elles portent en elles l’ambiguïté de l’amour et de la haine. Selon la façon dont on regarde ces statues, elles incarnent le désir, la lascivité, l’extase, la contrainte, l’insoumission, la violence… Le spectateur est submergé par des vagues de sentiments contradictoires, qui l’obligent à prendre position, mais des positions changeantes au gré du regard. Empathie lorsque les corps s’embrassent, se touchent sensuellement. Rejet lorsqu’il perçoit que ce qui semble une étreinte amoureuse s’avère être en réalité la représentation d’un viol, troublante parce qu’esthétique.
Le temps de la résidence est la vie, les photographies en sont l’écume. Ce qui reste de l’irruption des idées, des concepts, des sensations, des fantasmes, de ce qui me trouble et détermine mon regard. Les mots viennent, qui nomment la matérialisation esthétique d’un processus, d’un « ici et maintenant », d’une perception instinctive.
Le vacarme et le silence.
Les termes s’imposent d’eux-même lorsque les photographies révèlent le regard que je porte, m’échappent et commencent leur propre vie.
Marc Mounier-Kuhn
15 mars 2017.
Dossier de présentation du volet Espace public
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